Impression 3D dans le secteur des soins : accessible, ciblée et centrée sur le patient

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La Haute École VIVES et plusieurs établissements de soins ont uni leurs forces pour combler le fossé entre les possibilités technologiques et les besoins pratiques du secteur de la santé. Des groupes cibles tels que les centres de rééducation (UZ Gent, Zeepreventorium), les unités de soins intensifs pédiatriques (UZ Gent), ainsi que les formations en soins infirmiers et en maïeutique (VIVES), participent activement à l’exploration du potentiel de la technologie d’impression 3D dans leurs pratiques.

De l’idée à la mise en œuvre : les études de cas comme moteur

Un pilier central du projet repose sur la collecte d’études de cas issues du terrain. En invitant les professionnels de santé et les enseignants à partager leurs idées, un large panorama de besoins et d’opportunités a pu être dressé.

Beaucoup de soignants font preuve d’une grande créativité et ont déjà imaginé des solutions innovantes, mais manquent souvent de temps ou d’expertise technique pour les concrétiser. Les ergothérapeutes créatifs peuvent ainsi être qualifiés à juste titre de véritables « MacGyver du secteur des soins ».

Un choix de matériel intelligent : abordable et performant

À partir des cas recueillis, le projet a identifié les imprimantes 3D les plus adaptées aux besoins et budgets des institutions participantes. Le choix s’est porté sur deux modèles commerciaux : la Bambu Lab X1E et la Prusa XL, qui offrent un bon équilibre entre simplicité d’utilisation, qualité d’impression et coût.
 Les partenaires ont volontairement opté pour des imprimantes équipées de plusieurs extrudeuses ou d’un système automatique de changement de matériau (AMS), afin de permettre la réalisation d’impressions plus complexes.

L’open source comme levier

Un autre atout majeur du projet réside dans l’utilisation de modèles open source. À partir de grandes bases de données telles que Thingiverse et d’autres plateformes spécialisées, plusieurs centaines de modèles pertinents pour les applications en ergothérapie ont été sélectionnés.

En collaboration avec les thérapeutes, une première sélection de cinq modèles prioritaires a été établie, en se basant sur l’urgence des besoins et la nécessité d’adaptations spécifiques à chaque patient.

Comme la principale difficulté réside souvent non pas dans l’impression elle-même, mais dans la modification des modèles, l’équipe a cherché à identifier quels paramètres pouvaient être facilement ajustés. VIVES a déjà développé plusieurs modèles paramétrables et teste actuellement leur ergonomie en conditions réelles avec les professionnels de santé.

Cette boucle de rétroaction entre modélisation et tests sur le terrain permet d’exploiter au mieux les compétences complémentaires des chercheurs de VIVES et des thérapeutes impliqués.

Du matériel d'entraînement pour les formations en soins infirmiers et en maïeutique

Dans les programmes de formation en soins infirmiers et maïeutique, la demande porte principalement sur la création de matériel d’entraînement abordable.

Ce matériel doit souvent être souple et flexible afin d’imiter fidèlement la peau et les tissus musculaires. Bien que la technologie des filaments flexibles évolue rapidement, le niveau de souplesse requis reste difficile à atteindre avec les imprimantes grand public abordables.

C’est pourquoi les chercheurs étudient la possibilité d’utiliser des moules imprimés en 3D comme alternative simple et pratique — une piste actuellement en plein développement.

Les prochaines étapes : du prototype à la pratique

Les prochaines phases du projet seront consacrées à la mise en œuvre et à la montée en échelle, à travers plusieurs axes :

  • Ateliers et formations : organisation d’ateliers accessibles pour les soignants, enseignants et étudiants, afin d’apprendre à utiliser les imprimantes 3D et à modifier des modèles.
  • Bibliothèque numérique : développement par VIVES d’une plateforme en ligne centralisée rassemblant des modèles paramétrables.
  • Boucles de feedback : trois cycles de collecte de nouvelles études de cas seront organisés tout au long du projet. Des enquêtes régulières et des sessions de test permettront de maintenir une collaboration étroite entre chercheurs, personnels soignants et enseignants.

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